Parachat Térouma

“Tu feras confectionner, pour Aaron ton frère, des vêtements sacrés, insignes d’honneur et de majesté”. (Exode, 28, 2)

Les enfants d’Israël avaient été, au pied du mont Sinaï, les témoins de l’apparition de Dieu. Maintenant ils se préparaient à quitter ce lieu, qui avait constitué le cadre de la Révélation ( MATAN TORAH ) et à se mettre en marche pour la Terre promise. Mais avant leur départ, Dieu leur demanda de lui construire une maison démontable – un Tabernacle, appelé MICHKANE – et leur fournit tous les détails concernant cet édifice.

II ne s’agissait pas là d’une grande construction: la maison de Dieu ne mesurait en tout que quinze mètres de long sur cinq mètres de large. Elle contenait plusieurs objets sacrés, en particulier l’Arche Sainte renfermant les Dix commandements. Une lumière perpétuelle y était allumée et rappelait l’éternité de Dieu ; des sacrifices étaient offerts matin et soir, journellement , dans son parvis. C’est là, dans le Saint des Saints, KODECH AKODACHIM , que l’Eternel allait dorénavant se manifester à Moïse et lui donner ses instructions.
Mais quel besoin avait donc l’Eternel d’une telle maison ? Auparavant déjà, sans Tabernacle, Dieu était apparu aux hommes. Au mont Sinaï il s’était même manifesté au peuple d’Israël tout entier, et toujours sans maison. Alors pourquoi dorénavant lui en fallait-il une ?

L’Eternel craignait qu’après cette manifestation grandiose que fut la Révélation au Sinaï le peuple d’Israël ne se croie abandonné par Dieu. II redoutait qu’à l’instar de ce qui s’était passé avec le veau d’or, les enfants d’Israël se laissent entraîner à confectionner eux-mêmes une sorte de représentation de Dieu pour mieux se sentir en sécurité et mieux ressentir la proximité de Dieu. II comprenait qu’il fallait au peuple un symbole, même modeste, qui puisse rappeler et situer la présence de Dieu au milieu de leur camp.

De plus, l’Eternel tenait à ce que le peuple tout entier ait sa part dans l’édification de sa maison. II voulait que tout un chacun puisse y participer par un don personnel, ait de la sorte l’impression de bâtir de ses propres mains une demeure pour l’Eternel et en vienne à considérer réellement la maison de Dieu comme sa propre maison à lui. Ayant contribué à donner à Dieu un ” abri ” dans son camp, le peuple d’Israël était mieux à même de se sentir en confiance avec l’Eternel, de vivre en intimité avec lui, de recevoir avec joie ses instructions et ses encouragements, de percevoir à ses côtés un père à la fois tendre et ferme.